Luce nous a émus, nous a faits rire, nous a embarqués dans son univers, il y a un an. Aujourd'hui, elle s'émancipe avec Première Phalange, son premier effort attendu le 20 juin. Dans les sous-sols de sa maison de disques, nous avons pu l'assommer de questions...
Pourquoi ton album prévu le 23 mai a-t-il été retardé ; t'as voulu laissé sa chance à Lady GaGa ?
Tu touches au bon endroit. Je me suis dit qu'il fallait lui laisser une chance de vendre ses disques, on ne peut pas se permettre de lui barrer la route. Cela ne me plairait pas qu'on me le fasse ! Blague à part, les Jeudis de Luce n'étaient pas terminés et cela m'a agacée de ne pas les finir. Ensuite, on était un peu en retard du côté de la promo et puis niveau répétitions aussi.
Première Phalange, quel drôle de titre ?
C'est un album très personnel, il y a des message très intimes, c'est comme si j'avais laissé mon empreinte digitale, ma première phalange. Il y a aussi une référence à Regina Phalange, un des personnages de Phoebe dans Friends, ma série préférée.
T'es une fan de séries ?
Pas du tout, je regarde Friends et quand j'avais la télé je suivais Dr House. Je n'en ai plus car une fois que l'on est passé à la télé, c'est bizarre, on n'a plu la même perception des choses. J'en ai une chez moi qui n'est pas branchée, je privilégie le Net, je sélectionne ce que je veux voir ou pas.
Quel a été ton rôle dans l'écriture et la production ?
Je ne joue pas de musique, je fais donc confiance aux musiciens et réalisateurs. Quand les mélodies ne me plaisaient pas, soit on les changeait, soit la chanson n'était pas sur l'album. Au feeling, j'ai pu proposer une trompette ou d'autres idées. Dans la composition au final, je me fais toute petite, je ne connais pas, ce n'est pas mon travail mais j'apprends. En revanche pour l'écriture, il y a quatre chansons que j'ai coécrites, donc je suis contente pour un premier album. C'est un travail très agréable, surtout si l'on s'entend bien avec la personne avec qui on collabore. Il y avait des bases de textes que j'avais écris et que Mathieu Boogaerts a repris et retravaillés, par exemple.
Malgré ta joie de vie et ton côté fille rigolote, une certaine mélancolie se dégage de ton album...
C'est juste mais on a quand même réussi à trouver l'équilibre entre des up-tempo et des plus lents. Il y a des thèmes qui sont de l'ordre de la nostalgie comme L'Amour blême, Symphonie Alzheimer, La Compote. L'image que j'ai pu transmettre à Nouvelle Star est juste, seulement c'est un show télé et dans ces conditions tu ne montres pas ta fragilité, ta fébrilité. T'es là pour montrer ta voix, pour montrer ce que tu as dans le ventre. Pour mon album, je n'avais pas envie de faire le show, je voulais plus être dans la sensibilité, aborder les choses qui me sont chères, qui sont des périodes que je regrette dans ma vie. L'album, c'est un peu de folie, d'amour, d'humour et de mélancolie.
Gérard Baste (Svinkels) et Orelsan sont des collaborations assez inattendues...
Gérard Baste, outre le fait qu'il est membre des Svinkels, a coécrit Fous ta cagoule et je suis une fan de Michaël Youn depuis que je suis en CM2. Je l'ai rencontré le 11 mai 2007 et il m'a léché la joue. J'avais donc très envie de travailler avec un mec qui avait écrit pour Fatal Bazooka, qui est très marrant, qui écrit bien. Cela a été un amusement. Pour Orelsan c'est différent, c'est une idée de mon D.A., qui a regardé la playlist de mon iPod. Je n'ai pas du tout de culture hip-hop et pourtant j'adore Eminem et je connais par coeur le premier album de Doc Gynéco, Première Consultation. Du coup on a tenté. On s'est dit : Rencontrons-nous et on verra bien. En plus, les rappeurs ont une façon différente d'envisager l'écriture. Donc ça m'intéressait d'avoir ça sur mon album. Je suis hyper-contente du résultat, c'est presque les deux meilleurs titres de l'album, La Machine et Apocalypse, ce sont deux piliers de l'album.
Et comment cela s'est-il passé avec Philippe Katerine ?
Je suis archi-fan, c'est la première personne que j'ai voulue rencontrer et la première que j'ai rencontrée en tant qu'auteur et compositeur. J'ai été subjuguée, il dégage beaucoup de charme, il est timide et en même temps, il ose tellement de choses. C'est assez perturbant. On s'entend plutôt bien, il a une fille de mon âge. Il m'a invitée à l'Olympia. J'ai beaucoup de chance de l'avoir sur l'album.
Quel est ta chanson préférée et celle qui te ressemble le plus ?
Symphonie Alzheimer, c'est pour ma mamie. Dans J'aime la pluie, il y a une douceur et une poésie très campagnardes qui me ressemble beaucoup.
Nouvelle Star, est-ce loin derrière toi ? As-tu gardé des contacts ?
Il n'y a pas un jour où je n'y pense pas. Ça marque une vie. Cela ne me dérange pas d'y penser, c'est une émission que je trouve respectable. Elle m'a fait gagner un projet personnel, j'adore cette émission. Je revois souvent Ambre et Siegfried, partis au tout début des primes, François, Annabelle, Dave aussi, et j'essaie d'avoir des nouvelles de Benjamin. Avec les membres du jury, j'ai des contacts seulement avec André Manoukian. J'aimerais bien d'ailleurs avoir leur retour sur l'album.
Que penses-tu de X Factor ?
Je n'ai pas aimé que cela remplace Nouvelle Star car il y a des gens de la production qui ont dû partir, donc je ne suis pas très objective. Ce que je ne comprends pas c'est qu'on disait que Nouvelle Star c'était une émission un peu intello, et avec X Factor, ils ont essayé de faire une émission plus populaire. Finalement, je trouve que cela commence à devenir intello. En revanche, j'adore le jury et les candidates Maryvette et Sarah Manesse. Je trouve que c'est génial qu'ils soient coachés par les membres du jury, c'est une pure idée. Nous, nous n'avions pas le droit d'avoir des contacts avec eux. Finalement, il y a autant de positif que de négatif dans les deux émissions.
T'aimerais bosser avec qui pour la suite ?
Brigitte Fontaine, Sébastien Tellier, Thomas Fersen... et Soan, c'est un gars que j'adore, il écrit de très beaux textes.
Propos recueillis par Emmanuelle Dreyfus
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire